Travaux, Environnement

Le printemps se prépare maintenant

Un chantier de création et de restauration de 18 mares.

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L’EPTB Seine Grands Lacs est riche d’un patrimoine de 175 mares réparties sur l’ensemble des 10 000 hectares d’emprises. En tant que bon gestionnaire de la biodiversité, le patrimoine environnemental de l’EPTB doit être valorisé (création de mares) et restauré (mare en cours de comblement). La restauration et création de mares obéit à des règles de génie écologique strictes. Après un diagnostic établi par les experts de la LPO en 2019 signifiant les lieux les plus propices pour favoriser certaines espèces comme le très rare triton crêté ou le sonneur à ventre jaune, les mares ont été aménagées selon un profil bien spécifique.

La mare « idéale » (la plus accueillante pour les amphibiens et les espèces aquatiques) possède un point assez profond pour être toujours en eau (changement climatique oblige) et des berges en pentes douces marquées par un pallier favorisant les espèces qui n’aiment pas les grandes profondeurs. Chaque espèce a ses préférences en matière d’exposition (ombre- lumière), de profondeur (importante-faible), d’environnement (prairies- forêts). Les espèces les plus menacées de disparition sont les espèces qui vivent en milieu prairial ou en lisière de bois. C’est pourquoi, les mares de ce type ont été aménagées en nombre (15/18 mares réhabilitées ou crées).

Un travail tout en finesse en des points stratégiques

Le travail de terrassement de 101 m3 de matériaux (creusement des mares et régalage de la terre excavée) a été réalisé à l’aide d’une mini pelle pour minimiser le tassement des sols, la dégradation des prairies en place . Une mini pelle avec son petit godet, permet également de travailler les berges de façon précise. 5 mares ont été aménagées en rive droite du canal de restitution Marne sur la commune d’Arrigny. La commune d’Eclaron Braucourt Sainte Livière , déjà bien dotée en mares a bénéficié de 9 nouvelles mares. Les communes de l’amont du canal d’amenée (Moeslains, Saint Dizier, Valcourt) situées en secteur plus contraint (faibles emprises) ont bénéficié de l’installation de 4 nouvelles mares.

Des partenaires locaux impliqués

Les travaux de réhabilitation et de création des mares d’un montant de 18 000 euros TTC ont été financés à hauteur de 20% par l’EPTB et 80% par l’agence de l’eau Seine Normandie dans la cadre d’un appel à projet trame verte et bleue initié en 2018 par la région grand Est.
Une société de terrassement locale de Bignicourt-sur-Saulx a mobilisé son savoir-faire pour creuser les 18 mares à l’aide d’une mini pelle.

En milieu prairial, les produits de terrassement ont été réensemencés par des graines issues de l’ESAT de Puellemontier (également financées par l’AESN), fournisseur de graines locales labellisées « végétal local » adaptées aux terrains de la Champagne humide. Cela évite d’importer des graines dont l’origine est incertaine et de surcroît pas adapté au contexte argileux du secteur. Les graines « mères » qui ont servi à la multiplication des autres plants sont, de plus issues de prairies appartenant à l’EPTB.

L’encadrement du chantier a été conduit sous la houlette du technicien environnement de l’EPTB avec les conseils de la LPO, partenaire de l’EPTB, qui a réalisé l’étude diagnostic de terrain dans le cadre du projet AMI TVB, permettant de définir la stratégie d’intervention.

Un contrôle de l’efficacité des réalisations

Les mares réalisées en novembre 2020 seront surveillées pour s’assurer qu’elles seront colonisées par les amphibiens et le cortège de plantes aquatiques approprié. Par ailleurs, pour les retrouver, elles sont géolocalisées sur GéoSeine Grands Lacs et décrites dans une tabla attributaire dédiée. Ces informations sont communiquées au programme régional des amphibiens du Grand Est qui élabore des synthèses à l’échelle régionale et propose des stratégies d’actions de conservation. Pour l’évaluation spécifique des mesures de gestion (création -restauration), à compter de 2021/2022, des prélèvements ADN seront réalisés par l’EPTB pour savoir quelles espèces d’amphibiens aura colonisé la mare. La végétation fera l’objet de relevés floristiques. Par ailleurs, certaines mares risquent de fuir en raison de la présence d’une trop faible couche d’argile. Il sera alors nécessaire de colmater le fond et les berges pour rendre la mare plus étanche.