Évènement, Environnement
3 ans déjà !
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Le 26 décembre 2017, le préfet de l’Aube Thierry Mosimann, signait un arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) pour protéger un secteur à haute valeur patrimoniale du lac Amance : l’anse Arcot.
Ce territoire de 31 hectares implanté entre la route départementale 443 et le sud de la plage de Dienville forme un havre de biodiversité dans un contexte de grandes cultures. Une luxuriante zone humide de type roselière, saulaie, cariçaie s’y développe permettant le reproduction de certains oiseaux particulièrement menacés (blongios nain, busard des roseaux) . Ces oiseaux sont par ailleurs, très sensibles au dérangement.
L’APPB a été pris spécialement pour éviter le dérangement des oiseaux en période de reproduction : il est interdit d’accoster en bateau dans les roselières, se promener avec un chien en dehors des voies communales, faire du ski nautique (dans l’anse)….Toutes ces interdictions ont comme finalité de maintien de la quiétude des lieux pour favoriser la reproduction des espèces animales et végétales sensibles.
Des oiseaux remarquables mais aussi des invertébrés exceptionnels
Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux à bénéficier de conditions de vie très favorables, les mollusques sont aussi bien représentés. Une étude (Arion Idé 2019) a mis en évidence la présence de 6 bivalves et 26 gastéropodes aquatiques dont 4 limaces. Un mollusque spécifique revêt une importance particulière : le vertigo Desmoulin.
Ce tout petit mollusque d’environ 2,5 mm de hauteur vit dans la litière végétale et la végétation dressée des zones humides calcaires. On le trouve présent dans quelques rares zones humides de plaine comme la Bassée et généralement situées à une altitude inférieure à 500 m. La station de l’anse Arcot figure comme un important bastion pour cette espèce dans le département de l’Aube.
À côté de ce minuscule mollusque figure une espèce très imposante (grande comme une assiette à dessert) : la moule chinoise.
Elle colonise les rives du plan d’eau Amance depuis quelques années suite à l’introduction de carpes amour venues de Chine. Elle représente une menace pour les espèces locales, en particulier la moule des cygnes qui héberge un poisson intéressant : la bouvière.
Pour protéger durablement ces espèces, une gestion appropriée est déployée
Les bordures du lac Amance nécessitent un entretien régulier pour éviter la fermeture des milieux, préjudiciable à la biodiversité.
La gestion écologique de ce site, principalement axée sur la suppression des arbustes (saules, prunelliers) est réalisée en interne par les agents de l’EPTB qui mettent en œuvre les prescriptions fixées par le Conservatoire d’espaces naturels de Champagne Ardenne en partenariat avec le Parc naturel régional de la forêt d’Orient.
Parmi les prescriptions figure l’entretien régulier des prairies riveraines qui favorisent la rétention des nitrates mais aussi l’accueil des rares criquet ensanglanté ou pie grièche écorcheur. L’entretien se fait par fauchage selon un cahier des charges environnemental. Il est assuré par un agriculteur partenaire de l’EPTB dans le cadre d’une autorisation d’occupation temporaire.
Des aménagements pour accueillir la faune mais aussi le public
En 2016 ont été aménagées 2 mares au sein des prairies permettant l’installation du très rare triton crêté dès 2018. En plus de la signalétique délimitant les pourtours de site, il est prévu l’aménagement en 2021 d’un sentier pédagogique en lisière du site.
En attendant, la visite du site est déjà possible sur la chaîne Youtube de l’EPTB Seine Grands Lacs