Lac d'Orient - Travaux

Travaux des digues de La Morge, Beaumont et Chavaudon (lac d'Orient)

Situé dans l’Aube (10) près de Troyes, le lac-réservoir d’Orient, dit Seine, a été mis en service en 1966. Géré par Seine Grands Lacs, établissement public territorial de bassin qui en est également propriétaire, il a été érigé en dérivation de la Seine pour écrêter les crues du fleuve et soutenir son débit. C'est un lac fermé par cinq barrages - digues : La Morge (1703 mètres de long, 24 mètres de haut), Beaumont (1078 mètres de long, 8,6 mètres de haut), Chavaudon (1017 mètres de long, 7,2 mètres de haut), Mesnil-Saint-Père (990 mètres de long, 4,1 mètres de haut) et Géraudot (862 mètres de long, 4,4 mètres de haut). Le barrage principal est celui de la Morge. La tour de restitution des eaux du lac y est ainsi reliée au moyen d’une passerelle.
Depuis 1966, les effets du temps ont causé de nombreuses dégradations (fissurations, cavités...) sur le revêtement bitumeux des différents barrages, au point de mettre en péril la tenue et la sécurité de l’ouvrage. Exceptées les réparations régulières, ponctuelles et localisées des équipes de Seine Grands Lacs, aucun travaux conséquent de réhabilitation des digues n’a été réalisé depuis la création du lac. Il est donc aujourd’hui prioritaire de les rénover en profondeur, spécialement celles de La Morge, Beaumont et Chavaudon, seules concernées par les travaux. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du règlement d’eau du 25 janvier 1978.

 

Le programme de travaux : la pose de 250 000 tonnes de roches

Afin de stabiliser, de renforcer et de sécuriser les digues de La Morge, Beaumont et Chavaudon, Seine Grands Lacs a retenu la technique d’enrochement : des engins vont ainsi venir disposer des roches sur les parements, les surfaces, des trois barrages, palier par palier. 

Pourquoi la technique de l'enrochement ?

Plusieurs solutions ont été étudiées par Seine Grands Lacs : la pose d’un nouveau revêtement bitumeux ou béton, des dalles préfabriquées, l’enrochement, etc. Malgré sa technicité, c’est cette dernière qui a été retenue, pour plusieurs raisons : plus robuste, durable et pérenne, moins risquée, non polluante... Elle présente, entre autres, l’avantage de ne pas avoir à déposer le revêtement existant et de travailler sur site avec des produits inertes, ce qui limite le risque de pollution. Elle répond également à la problématique de la houle sur le lac : les roches casseront le mouvement des vagues ; à l’instar de ce qu’on peut voir en bord de mer pour lutter contre l’érosion du littoral. Enfin, elle ne porte pas atteinte au fonctionnement et aux usages du lac. Par ailleurs, cette technique d’enrochement est connue depuis longtemps de Seine Grands Lacs et a fait ses preuves. Sur le lac Amance-Temple, tous les barrages sont ainsi enrochés, tout comme la digue de Rougemer sur le lac du Der . 

Des roches locales et propices à la biodiversité 

Les roches proviennent en totalité de la carrière de Vignory en Haute-Marne. Elles serviront également d’habitat pour les poissons. 

 

 

33 mois de travaux 

Étalés progressivement sur trente-trois mois, les travaux se déroulent chaque année à l’automne ou au début de l’hiver, quand les niveaux du lac sont au plus bas. Le phasage et la nature des travaux demandent une gestion aménagée du plan d’eau, avec des niveaux d’eau différant de la normale année par année. Le point d’orgue de ces travaux sera 2025, avec la vidange du lac. A noter que la livraison et le stockage des roches se feront, eux, en continu. 

 

 

Focus - Le plan de circulation des engins de chantier 

Pour les cyclistes : attention, les camions traversent à plusieurs reprises la vélovoie ; la prudence est de mise. 

 

 

2025, la vidange du lac 

Prévus en 2025, les travaux d’enrochement du 1er palier des digues de La Morge et de Beaumont nécessitent un abaissement conséquent du niveau d’eau du lac. Pour la première fois depuis 2008, la tranche morte du lac va être vidangée quasiment intégralement. Ce niveau bas devrait perdurer de novembre à décembre 2025. 

 

Quelles mesures pour quels impacts ? 

Comme pour tout chantier, ces travaux de réhabilitation sont susceptibles de générer des nuisances pour les riverains et usagers du territoire. Elles sont principalement de deux ordres : 

  • Celles causées par la circulation quotidienne des camions amenant les roches sur les zones de stockage (à raison d’une quarantaine de camions par jour) ;
  • Celles dues à la vidange de 2025.

Tout est cependant fait pour prévenir et limiter au maximum ces nuisances. Un certain nombre de mesures vont ainsi être prises. 

Tout au long des travaux : 

  • Des informations hebdomadaires sur le trafic routier des camions de chantier (publication d’une fiche sur le site de Seine Grands Lacs et envoi aux Mairies des communes riveraines). Ce trafic routier fera par ailleurs l’objet de contrôles : vitesse des camions, respect du parcours, etc. ;
  • Des outils d’informations ;
  • Des mesures d’accompagnement au cas par cas.  


Pour la vidange de 2025 : 

  • Le suivi de la qualité des eaux (suivis biologiques, chimiques...) ; 
  • La réalisation de pêches de sauvegarde au pied de la digue de La Morge, en concertation avec l’Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (APPMA) des Lacs de la Forêt d’Orient et la Fédération de Pêche de l’Aube ; 
  • Le suivi des oiseaux nicheurs et de la flore, en partenariat avec le Parc naturel de la Forêt d’Orient et les associations et usagers de la Nature ; 
  • Des mesures d’information et des actions de sensibilisation ; 
  • La mise en place d’une gestion spécifique du lac Amance-Temple permettant un soutien d’étiage et une activité de la pêche prolongés ; 
  • Des mesures d’accompagnement environnementales. 

 

Qui participe au chantier et combien coûte ce dernier ?

Les financeurs 

De nombreux acteurs publics se sont engagés pour financer cette opération qui est estimée à 25 millions d’euros HT : 

  • Seine Grands Lacs : 52,5 % 
  • État : 20 %
  • Union européenne - Fonds FEDER : 15 % 
  • Région Grand Est : 10 % 
  • Agence de l'eau Seine-Normandie : 2,5 % 

Les acteurs 

  • Maître d'ouvrage : Seine Grands Lacs, en tant que propriétaire et gestionnaire du lac d’Orient, est le maître d’ouvrage du chantier.
  • Maître d’œuvre : ISL Ingénierie 
  • Entreprises travaux : groupement URANO / Bouygues Travaux Publics 
  • Coordination sécurité et protection de la santé : DEKRA 

 

 

Le lac d’Orient : protéger contre les inondations et lutter contre la sécheresse

En hiver et au printemps, les eaux dans la Seine sont prélevées et stockées dans le lac d'Orient pour constituer une réserve en suivant une courbe de remplissage. En période de crue, des prélèvements supplémentaires sont effectués pour limiter les risques d’inondation à l’aval. En été et en automne, l’eau précédemment stockée est restituée pour lutter contre la sécheresse et garantir un débit suffisant pour maintenir les usages à l’aval : la protection de la biodiversité aquatique, l’industrie fluviale,le bon fonctionnement de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, la production d’eau potable en Île-de-France... Cette action se nomme le soutien d’étiage.

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