Crues sur le bassin versant : quelle situation au 3/07 ?

Le samedi 29 juin 2024, une vigilance orange « orage » a été émise par Météo France sur 16 départements, majoritairement situés dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté. Dans la nuit du 29 au 30 juin, de très fortes pluies sont ainsi tombées sur le bassin versant de la Marne amont, avec des intensités allant localement jusqu’à 135 mm, soit l’équivalent de 1 à 2 mois de pluie en quelques heures. En moyenne, le cumul de pluie a été de 65 mm sur le bassin versant de la Marne amont. Quelles conséquences aujourd'hui ?

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Suite aux pluies, la Marne amont est passée en vigilance JAUNE le 30/06 à 10h puis en vigilance ORANGE le même jour à 16h. Le pic de la crue de la Marne à Chamouilley, juste en amont du lac, a été atteint hier à 13h avec un débit de 326 m3/s mesuré par les services de l’Etat. Depuis, la Marne a entamé une décrue assez rapide avec un repassage en vigilance JAUNE et un débit mesuré à Chamouilley le 03/07 à 9h de 240 m3/s.


Le lac du Der a commencé à stocker le débit de crue à partir du dimanche 30/06 et la capacité de stockage restante du lac du Der est aujourd’hui de 20 millions de m3, tranche exceptionnelle comprise. Le lac du Der écrête la crue en cours et a stocké un débit moyen de 128 m3/s sur les dernières 24h, soit l’équivalent de 2 piscines olympiques par minute. Depuis le début de la crue, il a stocké 24 millions de m3. Le taux de remplissage actuel est de 95%, tranche exceptionnelle comprise.
En principe, au mois de juillet, le rôle du lac du Der vise à limiter le débit de la Marne à son aval à 90 m3/s. Toutefois, au vu de l’ampleur de la crue, très inhabituelle pour cette saison, du taux de remplissage élevé du lac et donc de la faible capacité de stockage disponible pour faire face à une crue, la Préfète de Haute-Marne a autorisé Seine Grands Lacs à laisser passer un débit à l’aval du lac du Der de 140 m3/s à partir du 1er juillet et jusqu’à 180 m3/s au 2 juillet à 6h du matin.
Ces décisions ont été prises avec l'objectif d’éviter une saturation totale du lac avant la fin de l’épisode de crue, ce qui conduirait à arrêter l’écrêtement et à laisser alors passer à l’aval un débit bien supérieur, aux conséquences plus fortement dommageables encore pour les infrastructures agricoles, les infrastructures routières et les bâtis à l’aval. Bien qu’il soit significativement plus faible qu’il n’aurait été naturellement, un débit de 180 m3/s à l’aval du lac du Der devrait toutefois conduire à de premiers impacts sur les biens exposés aux crues de la Marne.


La décrue observée réellement aujourd’hui est bien plus rapide que ce qui avait été envisagé, le risque de saturation du lac du Der est ainsi écarté. Une manœuvre a été entamée afin de réduire le débit laissé passer à l’aval à 160 m3/s le 3 juillet à 11h.
Concernant le lac-réservoir Temple-Amance (Aube) : le débit de l’Aube est en augmentation et devrait atteindre le pic de crue cet après-midi, de l’ordre de 110 m3/s selon Vigicrues. Un léger écrêtement pourrait être engagé si nécessaire. Pour le lac d’Orient (Seine), le débit de la Seine a atteint son pic de crue mais ne nécessite pas d’écrêtement de crue. Pour le lac de Pannecière (Yonne), la hausse du débit a été faible et la phase de décrue est terminée.